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Lorsque vous venez d’un petit village situé à 27 kilomètres au sud de Maroansetra, une ville déjà isolée du nord-est de Madagascar, vous n’avez pas beaucoup de choix : soit vous êtes pêcheur, soit vous êtes agriculteur. N’empêche, Jean-Michel Razafindrazaka, 52 ans, cherche constamment à bâtir une vie meilleure pour lui-même, sa femme et leurs cinq enfants.
Mais la pêche n’a pas marché pour Jean-Michel, un homme sociable, car les stocks de poisson diminuaient rapidement. «J'étais fatigué de la concurrence déloyale de ceux qui utilisaient des sennes de plage. Tous les matins, je devais aller très loin en mer pour pêcher à peine quelques poissons et puis j'ai finalement décidé d'abandonner, ” dit-il.
Ainsi, en 2004, Jean-Michel a commencé à cultiver la vanille sur ses terres d’une surface de 1,5 hectare. Ses débuts en tant qu’exploitant ont été heureux et il a pu produire jusqu'à 400 kg de vanille verte. Mais en 2008, catastrophe ! Une maladie causée par un champignon mortel appelée « Bekorontsana » a décimé les cultures de Jean Michel et il a arrêté la vanille.
Les dernières années ont vu le prix de la vanille exploser, ce qui a incité Jean-Michel à reprendre son activité en 2016. Il est aujourd’hui Secrétaire de la coopérative des exploitants de vanille de Voloina, une coopérative qui leur donne un avantage certain lors des négociations des prix de leurs produits.
La coopérative de Voloina est soutenue par le projet USAID Mikajy. Ce dernier offre une formation aux membres des coopératives, renforçant ainsi leurs compétences en agriculture et en gestion d'entreprise. «J'ai amélioré mes compétences en gestion et la formation que j'ai reçue d'USAID Mikajy m'a permis d’élaborer des demandes de financement et des plans d'entreprise», dit Jean-Michel avec fierté.
La coopérative est en quête de nouvelles opportunités pour ses membres qui, depuis deux ans, travaillent dur pour se conformer aux normes rigoureuses exigées par Rainforest Alliance (RA) en matière d'hygiène, de santé, de bonne gouvernance et de protection de l'environnement. Les producteurs de vanille doivent se plier à 119 exigences dans un délai de six ans pour être certifiés Rainforest Alliance. Le processus est en cours, mais s'ils parviennent à respecter les normes, les exploitants locaux seront mieux payés pour leurs produits à forte valeur ajoutée.
En attendant, Jean-Michel continue de chercher de nouveaux moyens de développer et d'améliorer ses affaires. «J’aimerais bien créer ma propre entreprise de vanille et de vendre mes produits là où ça me rapportera le plus», dit-il tout en expliquant qu'il espérait produire jusqu'à 1 tonne de vanille verte d'ici 2022.
Dernièrement, il a reçu une formation sur la façon de traiter la vanille : une étape dans la chaîne de production de la vanille qui transforme la vanille verte en une gousse brune foncée riche en saveur que les consommateurs connaissent bien, qui ajoute de la valeur à son produit et lui permet de demander des prix plus élevés.
Pendant la campagne de 2018, Jean-Michel a essayé de traiter sa propre vanille et a produit 10 kilos de vanille traitée qui lui ont rapporté un peu plus de 2.700 $. C’était suffisant pour envoyer deux de ses enfants dans des universités situées dans deux grandes villes de l’ouest et du nord de Madagascar, là où il espère qu’ils auront plus de choix dans la vie.
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