Speeches Shim
Alors que la saison pluvieuse apporte un soulagement bien mérité aux agriculteurs du nord du Bénin, l'humidité de son côté, amène un invité indésirable : les moustiques. Ces moustiques peuvent propager le paludisme, une maladie qui menace la vie de centaines de milliers d’enfants dans la région.
Mais le paludisme peut être évité grâce à plusieurs interventions, y compris les médicaments fournis lors de la Chimioprévention du Paludisme Saisonnier (CPS). Dès les premières pluies, les agents de santé soutenus par l’USAID par le biais de l’Initiative Présidentielle de Lutte contre le Paludisme (PMI) traitent les enfants avec quatre cycles mensuels de CPS.
La recherche et l'expérience démontrent son efficacité. Au cours de la campagne 2019, l'Activité de Services de Santé Intégrée soutenue par le PMI et l'USAID, dirigée par Management Sciences for Health (MSH), a traité plus de 100 000 enfants de moins de cinq ans réduisant de 50% les cas de paludisme par rapport à Malanville-Karimama et Tanguiéta-Matéri-Cobly, deux des zones sanitaires respectivement de l’Alibori et de l’Atacora. Fort de ce succès, PMI et USAID se sont associés au Fonds mondial, qui a soutenu les traitements à Banikoara et Kandi-Gogounou-Ségbana, pour couvrir l'ensemble de l'Alibori cette année.
Avec près du triple du nombre d'enfants ciblés, les agents de santé ont été confrontés à un défi. Ils avaient besoin de meilleurs outils pour suivre les traitements médicamenteux et s'assurer que chaque enfant reçoive des doses appropriées chaque mois.
En partenariat avec le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) du Bénin et le Catholic Relief Services (CRS), l’activité a développé une nouvelle application hors ligne pour faciliter la collecte de données, améliorer la précision des données et faciliter la prise de décision en temps réel. Dotés d'un smartphone et d'un petit panneau solaire qui sert de chargeur dans des endroits éloignés, les agents de santé n'avaient plus besoin des formulaires à la fois longs et complexes pour la saisie des données. Ils avaient toutes les informations dans la paume de leurs mains. Une fois entrées, les données pouvaient être synchronisées et téléchargées après le retour des agents de santé du terrain.
« L’utilisation des smartphones a aidé les agents à travailler plus rapidement, car la recherche du nom d'un enfant est plus facile avec un code QR », a déclaré Salé Gounou, un agent de santé du village de Mokolé, Alibori.
Nouvelles réalités, nouveaux défis !
Lors de la première série de traitement en juillet, les agents de santé ont eu des difficultés avec l'application, comme par exemple, trouver des enfants qui n'étaient pas enregistrés dans sa base de données et des problèmes de configuration. Ces problèmes ont été corrigés avec des modifications de l'application et une formation supplémentaire pour les agents de santé avant les traitements antipaludiques ultérieurs.
Ils ont également dû faire face à la COVID-19, qui a été détectée pour la première fois au Bénin en mars. Donnant la priorité à la nécessité de prévenir la propagation du coronavirus, l'activité a mis en place de nouveaux protocoles de sécurité pour ses 1500 agents de santé. Elle a augmenté le nombre de sessions de formation afin de respecter la distanciation sociale et a rendu obligatoire le port des masques, le lavage des mains ou l’utilisation des gels hydroalcooliques. L'activité a également fourni des cuillères jetables aux parents pour administrer les médicaments antipaludiques à leurs enfants pour éviter les cas de contamination.
Plus de 300 000 enfants protégés cette année
En octobre, 302 448 enfants ont reçu des médicaments antipaludiques dans les quatre zones ciblées, 95% des enfants ayant reçu les quatre cycles. La campagne de cette année a également connu un succès similaire à celle de l’année dernière à Malanville-Karimama et Tanguiéta-Matéri-Cobly, malgré les défis liés à l’application et à la COVID-19.
Le Dr Hortense Kossou, Conseiller technique principal pour l'activité, affirme : « L 'application pour smartphone a permis de mieux surveiller les agents de santé et parfois les mauvaises pratiques. Nous avons remarqué, par exemple, qu'un agent de santé avait traité 40 enfants en 10 minutes, alors qu'il n'est possible de traiter qu'un maximum de deux enfants pendant cette période. Avec ce système, nous avons pu immédiatement remarquer et corriger cette pratique ».
« Malgré un début difficile lors du premier tour de SMC, l'approche numérique a été une expérience positive, allant des résultats en temps réel aux opportunités qu'elle offre pour rendre la campagne encore plus efficace l'année prochaine. Nous remercions l'USAID, le PMI, le Fonds mondial, tous nos partenaires de mise en œuvre et toutes les zones sanitaires de chaque département pour leur implication dans la lutte pour réduire la mortalité due au paludisme ».
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